Comprendre et apprécier la valeur de l’intelligence émotionnelle
Un petit tour dans l’histoire…
Howard Gardner (1983) a théorisé l’existence d’une intelligence multiple dont l’intelligence personnelle c’est-à-dire l’ensemble des capacités intrapersonnelles et interpersonnelles.
Le modèle basé sur les aptitudes de Salovey et Mayer (1990) identifie l’IE comme « la capacité à contrôler ses propres sentiments et émotions et ceux des autres, à les discriminer entre eux et à utiliser cette information pour guider sa pensée et ses actions . » . En 1997, Salovey et Mayrer précisent : « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à raisonner avec les émotions et comprendre celles des autres, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez comprendre les autres ».
Daniel Goleman (1995) dans son livre sur l’IE écrit « Il s’agit de la manifestation concrète de certaines compétences (conscience de soi, gestion de soi, conscience sociale et compétences sociales) en temps voulu, de manière adéquate et proportionnée afin d’être efficace dans une situation donnée. »
Reuven Bar-On définit le Quotient Emotionnel (1997) comme « un ensemble d’aptitudes, de compétences et d’habiletés non cognitives qui influencent la capacité de l’individu à réussir en s’adaptant aux pressions et aux exigences de son environnement » .
L’intelligence émotionnelle, c’est donc 3 facultés successives :
- L’accès à ses émotions propres : qu’est-ce que je ressens ? Qu’est-ce que telle ou telle situation suscite en moi ?
- La transposition du ressenti en compréhension : pourquoi je ressens cela ? Qu’est-ce qui se joue dans cette situation qui me « touche » ainsi ?
- La transformation de la compréhension en compétence pour agir et interagir : comment je peux utiliser ma connaissance des émotions pour prendre des décisions me concernant et impliquant/impactant autrui ? Comment travailler sur mes émotions pour qu’elles répondent pertinemment à mes besoins, à ceux de mes interlocuteurs et à ceux du collectif ?
« La capacité à percevoir ses propres émotions ainsi que celles des autres, à les comprendre, à les utiliser et à les réguler pour atteindre un objectif clairement défini. Cela met donc en avant une connaissance précise puis une analyse rationnelle des émotions. »
L’IE est contextuelle et complémentaire de l’intelligence cognitive. C’est en d’autres termes, notre faculté à aligner nos compétences au contexte, à l’environnement.
Pourquoi en parlons-nous tant aujourd’hui ?
L’IE joue un rôle essentiel dans la santé mentale, la santé physique, la performance au travail et les relations sociales. Une personne se montre performante si ses caractéristiques psychologiques sont conformes avec celles exigées par son cadre professionnel.
Selon O’Boyle 2011, une organisation dont les membres ont uns score élevé une IE a plus de chance de succès que ses concurrentes.
Bien sûr, l’IE n’explique pas à elle seule les résultats d’un individu ou d’un collectif mais elle complète l’intelligence cognitive et s’avère particulièrement pertinente dans des situations de travail où la charge émotionnelle est forte.
Explorer les dimensions de l’IE au cours de sa vie professionnelle contribue donc à :
- Renforcer sa connaissance de soi pour mieux interagir avec les autres
- Travailler sa posture managériale et son style de leadership
- Faciliter des actions collectives et désamorcer les conflits avec plus d’efficacité
- Faciliter une décision
- Éclairer la personne sur des choix professionnels
En entreprise, les applications sont multiples :
- Recruter de candidats
- Évaluer le potentiel managérial d’un collaborateur
- Coacher et développer une personne sur ses compétences sociales
- Améliorer le management et le dialogue social
Comment connaitre et évaluer notre IE ?
Le contexte est à prendre en compte pour une analyse fine de son IE. Une personne peut avoir une IE très développée dans sa famille et moins dans son cadre professionnel. (et inversement)
C’est la raison pour laquelle le concept de l’IE doit s’utiliser avec rigueur et précaution.
Un entretien de restitution structuré entre le consultant certifié et la personne accompagnée est indispensable pour valider les hypothèses d’interprétation des résultats à un questionnaire IE.
Le sens que donne la personne interrogée sur ses résultats est essentiel pour interpréter les scores. Par exemple, je peux me montrer très cordiale avec certains et pas du tout avec d’autres, il faudra chercher la signification.
Le diagnostic posé est un outil de progrès pour la personne.
Aujourd’hui il existe quelques questionnaires pour apprécier l’IE d’une personne.
Parmi eux, l’outil ORG_EIQ développé par GIUNTI psychométrics (70 ans d’existence) a défini 16 dimensions (cf.schéma ci-dessous)- regroupées en compétences intrapersonnelles et interpersonnelles, validé et reconnu scientifiquement, il concrétise plus de dix années de recherches scientifiques par Giorgi et Mayer basé sur les travaux des meilleurs chercheurs en intelligence émotionnelle : Bar-On d’un coté, et Mayer et Salovey de l’autre.
La force de cette approche est de croiser les items et les scores entre eux et d’en analyser les écarts. Que dire d’une personne qui se révèlerait relativement faible en conscience de soi et fort en leadership ? C’est en explorant avec la personne l’ensemble des dimensions, son vécu, les situations souvent complexes rencontrées que nous pourrons comprendre sa manière d’intégrer ses émotions et celles de ceux qui l’entourent.
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Bonne semaine pleine de succès
Sabine Chéret
Fondatrice Artisan du Lien
Coach & formatrice
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